LA PROXIMITE FAIT VIVRE

Parfois dans la vie, la proximité avec certaines personnes est source de joie et d’épanouissement. Ainsi, mon expérience d’approche avec feue, sœur Marie Madeleine PORQUET, fmm,  de nationalité Française dans ma communauté et avec Madame Fati, une malade et un cas social qui résidait dans l’enceinte de l’hôpital National de Niamey au Niger où je travaillais dans la pharmacie à caractère social conçue par les FMM en vue de venir en aide à certains malades et aux nécessiteux.

Ayant pris sa retraite d’infirmière, sœur Marie Madeleine, démunie par le poids de l’âge assurait une présence communautaire dans la prière,  les petits services à sa portée, l’accueil de tous ceux qui venaient à elle et le soin aux pigeons domestiques.

C’est ainsi que j’ai opté de me faire proche d’elle pour lui consacrer mes temps libres après les heures de service et les week-ends. Il m’est arrivé quelques fois de m’échapper de la pharmacie pour me rendre auprès d’elle à la maison pour une dizaine de minutes afin de l’écouter, taquiner un peu avec elle avant d’y retourner. Ainsi, un jour, j’ai surpris une dame qui voulait l’arnaquer. A ma vue, la dame s’est enfuie. Cette scène d’intimidation pouvait se passer autrement si je n’étais pas arrivée à temps. C’est ainsi que beaucoup de nécessiteux la trompaient, mais elle disait : ‘’Heureux le missionnaire qui se laisse tromper en cherchant le bien d’autrui’’. Avec elle, je passais de bons moments fraternels et amusants de rencontre, de partage… Quelques fois, nous nous promenions dans le quartier à pied à son rythme ou en voiture dans la ville de Niamey en effervescence pour rendre visite à des familles qui lui étaient familières, admirer certaines infrastructures rénovées, ou les endroits mémorables comme le fleuve avec ses bordures potagères fleuries ou encore la première maison des FMM à proximité du fleuve où l’on pouvait contempler le coucher du soleil sur l’eau. Elle était toujours en émerveillement sur beaucoup de choses et cela faisait sa joie. Lors de nos rencontres, nous nous partagions beaucoup de choses telles que la gifle qu’elle a reçue d’un enfant qui avait peur des injections.

Dans cette proximité, j’ai été également marquée par Madame Fati, qui à sa sortie de prison avait élu domicile à l’hôpital. Etant donné qu’elle avait besoin d’être écoutée, mon approche a consisté à l’accompagner afin de l’aider à s’insérer dans la société et sa famille dont elle se remettait psychologiquement et difficilement. Me souvenant de l’adage de sœur Marie Madeleine : ‘’Heureux le missionnaire qui se laisse tromper en voulant le bien d’autrui’’, je l’ai aidée à passer le permis dont elle nous avait fait la demande avec insistance. Au début, je ne la croyais pas capable mais quelle ne fut ma surprise lorsqu’un jour, elle est venue, brandissant son permis, le visage rayonnant de joie. Elle ne cessait de rendre grâce à Allah, son Dieu et de me bénir pour la confiance placée en elle. Peu de temps après, elle a été employée à la Mecque par une autre dame. Depuis lors, son statut social avait changé et je la voyais de jour en jour s’épanouir. Sœur Marie Madeleine, quant à elle ne cessait de me signifier sa reconnaissance, très touchée par l’attention que je lui ai manifestée surtout quelques jours avant son décès.

Loué et béni soit mon Seigneur pour mon objectif de proximité atteint sous la houlette de sa grâce divine.

Sœur Victoire OUEDRAOGO, fmm

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