Sœur Matilde Ferreira, Franciscaine Missionnaire de Marie, est originaire du Portugal et, en tant que FMM, a vécu une riche expérience missionnaire au Portugal et en Guyane Française. Depuis son retour dans son pays, elle continue à être très engagée, car pour elle, la MISSION est indiscutablement liée à sa consécration religieuse FMM.
Née dans un petit village, au sein d’une famille de neuf enfants, voilà que le Seigneur me prend et m’envoie en mission. M’ouvrant de larges horizons Il me place dans un autre monde pour y être appelée à une nouvelle naissance, comme Nicodème.
J’avais vécu les années précédentes des jours merveilleux dans mon pays à travailler dans les écoles publiques, au secrétariat de la jeunesse, à l’usine, à la pastorale paroissiale, à la caserne militaire, à la prison et des missions ponctuelles parmi les populations les plus éloignées.
Dans la joie et la jeunesse de mon cœur, je suis partie en mission ! Le Seigneur m’attendait en Guyane française !
L’internationalité de la communauté et celle de la population étaient vraiment fantastique ! A dire vrai, je crois que dans ce pays j’ai croisé des gens du monde entier ! J’ai eu la responsabilité de la catéchèse dans une paroisse dont les 700 enfants provenaient de 46 pays différents ! Puis, j’ai vu la vie de l’Eglise locale, l’engagement des laïcs, le regard de l’Eglise sur les jeunes et les différentes formes de célébration, la proximité de l’Evêque ! J’ai connu le parc des grosses têtes avec la nanotechnologie et les quartiers pauvres de l’analphabétisme !
Sur tous ces chemins, le Seigneur me conduisait et « m’appelait au désert » ! Comme cela, j’ai appris à relativiser beaucoup de choses et à ouvrir les mains à l’essentiel ! Le rythme de vie, avec sa folie, nous encadrait tous, ainsi que la pratique de la foi et la recherche de Dieu. Dans mon bureau paroissial, les gens venaient se confier et poser des questions au niveau de la foi. En voyant leur façon de vivre, cela m’aidait à grandir et à purifier ma foi personnelle.
Je garde encore une certaine nostalgie de ce qui m’a marquée dans notre vie FMM : la célébration de la Prière des Heures et les rencontres communautaires. Les paroles ÉCOUTER et ACCUEILLIR étaient collées sur le palais de notre bouche, et étaient des mots d’ordre !
Oui, je peux dire en toute vérité : Le Seigneur a conduit mes pas ; j’ai touché les vêtements du Seigneur !
Marie de la Passion, notre Fondatrice, disait : « Soyez préparées ! » Et en tant que franciscaine, j’essaie chaque jour de répondre à cet appel. J’ai été, tout au long de ma vie missionnaire, et maintenant non pas poussée mais prise par la main pour le monde carcéral.
Ici, au nord du Portugal, où j’ai été envoyée il y a sept ans, quelques mois après mon arrivée, lors d’une messe diocésaine de la Catéchèse, dont j’ai animé la liturgie, l’un des prêtres présents, m’a dit : « Ma Sœur, tu iras avec moi à la prison. »
Ensuite, j’ai eu juste le temps de régulariser les papiers et j’étais plongée dans la ‘mer’ carcérale. Aujourd’hui, je travaille dans deux prisons !
Lorsque le virus nous a confinées à la maison, il a fallu trouver les moyens pour ne pas laisser les 450 hommes détenus sans le réconfort de la Parole de Dieu hebdomadaire.
L’évêque diocésain a alors lancé un appel à tous les agents de la pastorale, afin que, grâce aux réseaux sociaux, ils puissent fournir un soutien spirituel dans les différents secteurs.
Comme on le sait, à l’intérieur de ces murs, TOUT est contrôlé, surveillé, réglementé. Comment, alors, communiquer avec celui qui est à l’intérieur ? Il a fallu gravir les marches des différents permis, pour obtenir le « visa » du directeur de la prison, afin que par les moyens de communication digitale, les messages écrits parviennent aux détenus.
Ainsi, depuis le début de la pandémie, et après avoir été sollicité, notre évêque, homme sensible et pasteur, très présent dans le monde carcéral, a commencé à écrire les réflexions dominicales qui sont ensuite transmises aux détenus des prisons.
Matilde Ferreira, fmm
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PHOTOS:
Photos de 1 à 4 : Sr. Matilde, en mission en Guyane Française
Photo nº5 : Sr. Matilde Ferreira, Portugaise
Photo nº6 : Sr. Matilde Ferreira, avec l’un des détenus, lors de sa Confirmation.
