Je suis Julita Dziekan, franciscaine missionnaire de Marie polonaise. Après mes vœux perpétuels, j’ai été envoyée dans la province de Mauritanie- Sénégal où j’ai travaillé 11ans (un an au Sénégal et 10 ans en Mauritanie).
Depuis 2017, je suis dans la province du Proche Orient, actuellement à Damas en Syrie.
Depuis mon envoi dans la province de Mauritanie- Sénégal, j’ai décidé de vivre ma mission comme une aventure àlaquelle le Seigneur m’invite. Je savais qu’Il me précède toujours pour préparer la place où Il m’envoie, et qu’Il me donne les grâces nécessaires. Mais entre le savoir et le vivre, il y a un chemin à faire, celui d’apprendre à Lui faire confiance.
Quand je suis arrivée en Mauritanie dans un petit village au bord du fleuve, tout était nouveau et étonnant, différent de ce que j’ai connu à Dakar au Sénégal. Au village, il n’y avait ni électricité ni eau potable. Notre maison avait des panneaux solaires et un puit au jardin avec une pompe- c’était un luxe pour les villageois.
La petite fraternité qui m’a accueillie, le cœur ouvert, était composée de 4 sœurs de 3 nationalités : française, sénégalaise et polonaise. Elles étaient très attentives à mes besoins et me donnaient le temps nécessaire à l’adaptation au climat, à la nourriture, et à la culture. Je sentais l’amour fraternel entre nous. Nous vivions dans la simplicité, qui au début était exotique pour moi, mais avec le temps m’a façonnée et entraînée. C’était une chance de découvrir combien j’ai besoin de peu de choses pour vivre et être heureuse. Plus je m’intégrais, plus l’aventure devenait passionnante. Rencontrer les voisins, célébrer leurs fêtes, avoir de l’eau et boire quand on a soif, dormir sur le toit à la belle étoile…
A l’époque, le Père venait chez nous une fois par mois et y restait une semaine pour célébrer la Messe. Les autres jours, lorsqu’il n’y avait pas de prêtre, nous faisions une célébration eucharistique. Certains se demandaient : « Pourquoi les sœurs vivent-elles dans un endroit où il n’y a pas de chrétiens ? » Mais justement, par notre présence, Dieu peut se rendre présent et être adoré dans l’Eucharistie.
Dès mon arrivée les sœurs m’ont dit : Ici nous ne pouvons pas annoncer ouvertement notre foi chrétienne, notre mission c’est le témoignage de vie. Au début, je me demandais ce que cela signifie pour moi, comment vivre pour témoigner ? En fait, j’ai compris que je dois prendre soin de ma vie intérieure et entrer en relation intime avec Dieu. Ensuite le témoignage va se faire tout seul sans que je sache quand et comment…
A présent, je suis dans la province du Proche Orient en Syrie et l’aventure missionnaire continue…
Julita Dziekan, fmm
*République Islamique de Mauritanie – la loi civile est en lien avec la religion
Mauritanien= musulman
